lundi 17 décembre 2007

La Banque Postale autorisée à proposer des crédits à la consommation

Cela faisait des années qu'elle réclamait ce droit à Bercy, qui accède enfin à son souhait alors que se profile une banalisation du Livret A dont la Poste partageait le monopole avec les Caisses d'Epargne.


La Banque Postale, filiale bancaire de La Poste, a été autorisée à élargir son offre de produits bancaires aux crédits à la consommation, a annoncé lundi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Elle s'exprimait en marge de la signature d'une convention avec la Poste et l'Association des Maires de France.


Cette décision était imminente, comme l'annonçaient Les Echos dans l'édition de ce matin. La Poste risque de voir la distribution du Livret A, qu'elle partage actuellement avec les Caisses d'Epargne, étendue à l'ensemble des banques début 2008. Comme elle perdrait un gros avantage concurrentiel, elle pourrait en contrepartie enfin obtenir ce droit qu'elle réclame depuis longtemps.

"Pour que la Banque Postale puisse rejoindre l'ensemble des autres établissements bancaires, je donne mon accord à l'activité de crédit à la consommation", a déclaré Mme Lagarde en marge de la signature du contrat de présence postale territoriale pour la période 2008-2010. "C'est une bonne nouvelle pour les clients, la Banque Postale et le groupe La Poste", s'est félicité Jean-Paul Bailly, le président du groupe.

Pour cette activité, la Banque Postale sera associée à un professionnel du secteur, dans le cadre d'une co-entreprise dont elle sera l'actionnaire majoritaire, a-t-il précisé. A cette fin, elle lancera dans les 15 jours une consultation préalable au processus de sélection de ce partenaire.

La Banque Postale vise une commercialisation des crédits à la consommation fin 2009, un délai "nécessaire pour sélectionner le partenaire, construire la gamme, préparer la mise en marché des produits, adapter les systèmes d'information de la banque et former les personnels concernés", explique la filiale de La Poste dans un communiqué. Elle devra, avec son partenaire, solliciter l'agrément du Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI), l'autorité de contrôle des banques.


Livret A : une réforme imposée par Bruxelles


La banalisation du Livret A est une évolution imposée par Bruxelles. La Commission européenne a en effet demandé à la France de l'étendre à toutes les banques de l'Hexagone, d'ici le 10 février 2008. créée à partir des services financiers de La Poste le 1er janvier 2006. L'Etat français a déposé en juillet un recours devant la Cour européenne de justice, mais il n'est pas suspensif.

Christine Lagarde a rappelé que Bercy avait chargé le gouverneur honoraire de la Banque de France, Michel Camdessus, d'un rapport sur la réforme du mode de distribution du Livret A, qui est attendu pour la mi-décembre. La ministre a réaffirmé son "attachement au Livret A par le biais du recours engagé auprès de la Cour européenne", avant d'insister sur le "rôle essentiel joué" par ce placement dans le financement du logement social.

(Source AFP)