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lundi 17 décembre 2007

Les tarifs du gaz augmenteront "probablement" en 2008

Eric Woerth a déclaré que les tarifs du gaz augmenteraient probablement en 2008.

"Il y aura probablement une hausse des tarifs du gaz, il faudra qu'elle soit la plus modérée possible", a dit le ministre du Budget au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.


Gaz de France a demandé au gouvernement une hausse moyenne de ses tarifs de 6,1% au 1er janvier, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

La Banque de France revoit à la baisse sa prévision de croissance au quatrième trimestre

Selon la Banque de France, la croissance du quatrième trimestre ne dépassera pas 0,5% alors qu'elle misait jusque là sur 0,6%. Du coup, sur l'ensemble de l'année, la croissance sera inférieure à l'objectif gouvernemental d'une hausse du PIB de 2%. Les grèves ont eu un effet "limité" sur la production, selon la banque.

Le quatrième trimestre sera sans doute moins bon qu'attendu dans l'Hexagone. La Banque de France (BdF) a revisé en baisse de 0,1 point sa prévision de croissance du PIB au quatrième trimestre pour la ramener à 0,5% mais a confirmé sa prévision d'une croissance de 1,9% en moyenne sur l'ensemble de l'année, selon son enquête mensuelle de conjoncture publiée ce vendredi. La BdF fait d'autre part état d'un indicateur du climat des affaires à 105 en novembre après 108 en octobre.

Selon les chefs d'entreprise interrogés par la BdF, l'activité industrielle a diminué en novembre après le fort rebond du mois précédent. "Le mouvement de grèves intervenu au cours de la période a eu une incidence limitée sur la production", précise la BdF dans un communiqué.

Dans l'industrie, "les perspectives d'activité pour les prochains mois sont toujours orientées à la hausse dans la majorité des secteurs d'activité", souligne par ailleurs la Banque de France.

Le taux d'utilisation des capacités de production s'est replié en novembre à 84,8% (après 86,1% en octobre) mais demeure supérieur à son niveau de longue période. Le courant de commandes nouvelles s'est maintenu dans l'ensemble et les carnets de commandes sont toujours jugés supérieurs à la normale. Les stocks de produits finis restent proches du niveau désiré.

Zone euro : l'indice ZEW se dégrade, les bourses dans le rouge


L'indice ZEW, qui mesure le sentiment des investisseurs allemands concernant l'économie allemande et celle de la zone euro, s'est inscrit en forte baisse au mois de décembre.
Suite à cette nouvelle, les principaux indices boursiers européens ont plongé dans le rouge. Le CAC 40 (PX1) perdait 0,45% vers11h30, contre -0,20% pour le DAX et -0,64% pour le FTSE 100.
La composante relative aux anticipations pour la conjoncture de la zone euro a baissé de 5,7 points, à -35,7 points. La composante relative à la situation actuelle a légèrement baissé, passant de 70 à 63,5 points.
Concernant l'économie outre-rhin, les attentes des investisseurs ont diminué de 4,7 points, à -37,2 points, alors que les économistes pronostiquaient un reflux plus modéré, à -34,5.
La composante relative à la situation actuelle a lourdement chuté elle aussi, passant de 70 à 63,5 points.Les risques de récession aux Etats-Unis et l'euro fort sont les deux premières raisons des sentiments pessimistes sur le présent et le futur économiques en Euroland.

La classe moyenne en France, parent-pauvre de la redistribution socio-fiscale

Les classes moyennes sont elles réellement « défavorisées » par certaines politiques publiques ? La question peut surprendre, tant la classe politique les invoque aujourd’hui à tout bout de champ. Elle est néanmoins régulièrement posée pour expliquer leur déclassement relatif ces dix dernières années. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on entend par « classes moyennes », notion hétérogène et discutée. Le Centre d’analyse stratégique y a consacré lunidi un colloque qui s’est tenu au Sénat.

Par définition, les classes moyennes sont dans un entre-deux. Elles ne correspondent ni aux classes les moins favorisées, ni aux classes supérieures. Il s’agit à la fois d’un sentiment, 2 français sur 3 s’identifient spontanément aux classes moyennes, et d’une réalité objective. Notamment en termes de revenus. Une définition extensive regroupera les 80% de la population qui dispose des revenus au cœur de la distribution. Excluant les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres. Le revenu moyen des Français étant de 1550 euros par mois, en 2005, la classe moyenne fédère à cette aune les ménages aux revenus compris entre 750 et 2360 euros par mois. Une définition plus restrictive ne regroupe que 40% de la population, une fois exclus les 30% les plus modestes et les 30% les plus riches. Sous cette hypothèse, les revenus de la classe moyenne sont compris entre 1050 et 1650 euros par mois.

Ces dernières années, de nombreux travaux se sont penchés sur les conséquences des transferts sociaux et fiscaux sur les revenus. Ils ont montré qu’effectivement, les groupes médians, correspondant aux classes moyennes, sont dans de nombreux cas défavorisés par ces transferts. Et en la matière, la France ne fait pas exception, bien au contraire. Une étude de Julien Pouget, chercheur à la DREES a comparé les gains de revenus liés au fait d’avoir deux enfants plutôt qu’aucun, grâce aux transferts sociaux et fiscaux : en France, Grande Bretagne, Suède, Allemagne et Italie, autant de types d’Etats-providences. Son étude tient compte des minima sociaux, des aides au logement, des allocations familiales, ainsi que des impôts.

Tous les systèmes favorisent le fait d’avoir des enfants. De même qu’ils garantissent un transfert vers les ménages les plus défavorisés. Mais la France se caractérise par la « courbe en U » de ses gains de revenus dûs aux transferts. Les gains les plus importants concernent les ménages les plus pauvres mais aussi les plus aisés. Jusqu’à 35% du revenu moyen, les ménages bénéficient grâce aux transferts d’un surcroît de revenu de grosso modo 20%. Gain que l’on retrouve à partir de 140% du revenu moyen (soit 2170 euros par mois) et qui continue de croître en fonction du revenu. En France, les gains les plus importants dus au système de redistribution pour avoir deux enfants sont en réalité obtenus par les ménages les plus riches : à partir de 190% du revenu moyen (soit 2945 euros par mois).

A l’inverse, les catégories les moins bien loties sont celles dont les revenus sont compris entre 40% et 100% du revenu moyen. Autrement dit le bas de la classe moyenne, la « lower middle class ». Ses gains de revenus dus aux transferts sociaux et fiscaux pour avoir deux enfants n’excèdent pas 15%. Ce contraste est logique dès lors que la plupart des prestations en France, minima sociaux, allocations de logement, sont sous conditions de ressource. Elles profitent aux moins favorisés. A l’autre extrémité, les plus aisés sont ceux qui profitent le plus des avantages fiscaux liés au fait d’avoir des enfants, par des diminutions d'impôt sur le revenu ou des abattements sur les impôts locaux.

L’euro fait souffrir Airbus

Airbus est-il contraint de délocaliser ? Les déclarations successives de Thomas Enders, directeur général d'Airbus et de Louis Gallois, patron d'EADS, sa maison mère, plaide en ce sens. De fait, Airbus est plus exposé que la plupart des autres entreprises à la montée du taux de change de l'euro qui, rappelons-le, à frôler les 1,50 dollar pour un euro ces dernières semaines. La première raison tient au fait que 76 % des composants intégrés dans ses avions sont originaires de la zone euro, tandis que les avions produits par son concurrent Boeing incorporent une proportion au moins équivalente de composants issus de la zone dollar.

La deuxième raison tient au fait que les productions du duopole qui domine l'aviation civile mondiale sont à peu près totalement substituables : face à la famille des A 320 et A 330 qui constituent le gros des ventes d'Airbus, Boeing propose des produits à peu près équivalents en performances comme en coûts d'exploitation. Dans ces conditions, Airbus est contraint, pour conserver ses parts de marché, d'aligner ses prix sur ceux de son concurrent. La concurrence est d'ailleurs d'autant plus forte que les aides d'Etat sont désormais étroitement surveillées et que les clients - les compagnies aériennes - opèrent désormais sur un marché du transport aérien largement dérégulé et n'ont donc aucune raison de ne pas chercher à acquérir les avions les moins coûteux.

De fait, la seule manière de survivre quand on produit dans une zone dont le taux de change s'apprécie est soit de produire des biens spécifiques, ou de diminuer ses coûts en sous-traitant dans des pays à plus bas coûts, certains sous-ensembles qui n'incorporent pas une main d'œuvre aussi qualifiée. La première stratégie est hors d'atteinte d'Airbus aujourd'hui, faute de disposer d'un réel leadership technologique face à Boeing, reste donc la seconde.

Pour autant, Airbus est-il réellement condamné à délocaliser massivement ses activités en zone dollar ? Le véritable enjeu n'est-il pas plutôt de faire baisser le taux de change de l'euro, manifestement surévalué désormais eu égard à la compétitivité réelle de l'économie européenne en comparaison de ses concurrents de la zone dollar. Aucune logique mécanique n'explique que le taux de change de l'euro soit à 1,50 dollar plutôt qu'à 1,20 ou 1,30 sinon l'état actuel des anticipations contradictoires des opérateurs sur les marchés financiers. Ce sont ces anticipations qu'il faudrait parvenir à changer ainsi que l'expliquent Anton Brender et Florence Pisani dans le numéro de décembre d'Alternatives Economiques. Une tache à la portée de la Banque centrale européenne selon ces deux économistes, qui pourrait décider d'agir en ce sens, maintenant que nos partenaires allemands, eux aussi, semblent se préoccuper du taux de change de notre monnaie commune.

Pouvoir d'achat : la panne

Le volontarisme présidentiel en matière de pouvoir d'achat s'est avéré stérile jusqu'à maintenant. C'est même une dégradation qui se profile désormais à l'horizon.


"Je veux être le président de l'augmentation du pouvoir d'achat", affirmait haut et fort Nicolas Sarkozy le 14 janvier dernier, lors du lancement de sa campagne présidentielle. Le fait qu'il ait, mieux que d'autres, perçu l'ampleur de l'insatisfaction des Français sur ce sujet, et en particulier celle des couches populaires, explique pour une bonne part le large succès qu'il a rencontré en mai dernier. Mais cette question devient également, pour les mêmes raisons, une des principales causes du désenchantement qui commence à poindre en cette fin d'année: le volontarisme présidentiel dans ce domaine apparaît de plus en plus comme de l'agitation sans prise sur le réel. Non seulement on ne voit rien venir en matière de pouvoir d'achat - ce qui après seulement six mois de présidence n'est pas en soi choquant -, mais c'est plutôt une nouvelle et nette dégradation qui se profile désormais.

Les hausses massives des produits pétroliers et des prix alimentaires intervenues au cours des dernières semaines ont en effet entraîné une accélération sensible de la hausse des prix passée de 1,5% par an en septembre à 2% en octobre dernier. Un niveau qui reste encore très bas, mais il y a de bonnes raisons de craindre que ce ne soit qu'un début.


Nicolas Sarkozy n'est évidemment pas responsable de cette situation, mais elle rend toujours plus improbable la concrétisation des miracles promis en matière de pouvoir d'achat. Tout d'abord, parce que la hausse de ce pouvoir d'achat dépend avant tout du dynamisme de l'économie. Et sur ce plan, les premières mesures engagées ne sont pas de nature à relancer l'activité de façon significative.

Le reste, et notamment l'action envisagée par le Président pour libéraliser davantage la grande distribution, ne peut jouer qu'à la marge, voir se révéler contre productif en accélérant encore les délocalisations et les restructurations. Quant aux moyens budgétaires qui auraient éventuellement permis d'amortir le choc de court terme et calmer la colère des Français les plus modestes, ils ont déjà été utilisés (et même au-delà) pour satisfaire de toute urgence cet été les revendications fiscales des plus aisés.
source : alternatives-economiques

Six milliards gaspillés en aides économiques

Un rapport de la Cour des comptes dénonce l’intervention confuse, coûteuse et inefficace des collectivités territoriales auprès des entreprises.

Après ce rapport, personne ne pourra plus s’interroger sur le faible intérêt des Français pour la décentralisation des compétences de l’État vers le pouvoir local. Et la Cour des comptes fait comprendre, au passage, le bon sens des «chers administrés». Elle montre en effet qu’en vingt-cinq ans, les collectivités locales n’ont jamais réussi à s’entendre pour distribuer de façon efficace les six milliards d’aides annuelles au développement économique évalués en 2004. Soit 66,52 euros par habitant en Île-de-France, mais 313,47 en Corse.

Le système qui avait déjà fait l’objet de plusieurs alertes et de différentes réformes, doit être remis à plat. Le premier président de la Cour, Philippe Séguin, a donné une solennité particulière à cette enquête réalisée par les 24 chambres régionales en se déplaçant hier à Poitiers pour la rendre publique.

Bilan accablant

Le bilan des magistrats est accablant. Il pointe «des dispositifs éclatés, complexes et peu coordonnés» en recensant, outre les communes, départements, Régions et leurs syndicats, une multitude d’agences de l’État. Soit une centaine d’intervenants qui distribuent des aides à travers 5 000 régimes différents pour un poids évalué à 6 milliards d’euros en 2004. Ce chiffre ne représente certes que 4 % des dépenses totales des collectivités, mais plus du quart de la seule taxe professionnelle, ainsi en partie reversée aux entreprises qui la paient. Les entreprises privées concentrent les soutiens à hauteur de deux milliards par an.

Pas un chapitre du rapport ne rattrape la sévérité du précédent. Manque de coordination, faible corrélation entre les aides versées et le développement économique, risques d’effets d’aubaine, évaluation et suivi insuffisants. De surcroît, l’ensemble des coûts de gestion atteindrait un tiers des aides versées... Ce rapport se veut une contribution à la réforme (dite revue générale) des politiques publiques, engagée par le gouvernement. L’une de ses priorités est précisément de réussir le «désenchevêtrement» des collectivités locales.

La Cour des comptes complète son enquête par des conseils précis. Ils appuient les préconisations de la commission du sénateur Alain Lambert qui prône la spécialisation des collectivités locales. C’est à dire en fait la suppression d’une particularité française, la clause de compétence générale, qui inquiète beaucoup les élus.

«Il faut recentrer les collectivités sur ce qu’elles savent faire» précise, sans ambages, Philippe Séguin. Si c’est à la Région que doit revenir l’essentiel de la responsabilité du développement économique, il est conseillé que le soutien financier soit distribué pour créer un environnement économique favorable et non pour aider directement telle ou telle entreprise.

Aux communes de s’occuper des infrastructures et zones d’activité, avec l’appui des départements pour les routes. Aux Régions de favoriser l’investissement dans la recherche et le développement avec l’État qui devra offrir l’environnement fiscal et social favorable à l’emploi.

le figaro